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Qu’est-ce qui nous attend ?

Les contours du confinement ciblé posent certaines questions sur l’avantage d’une levée progressive face au risque d’une deuxième vague de contamination et de propagation du virus. Il ne s’agit plus de savoir quand commencer, mais plutôt comment. Le scénario est plus complexe qu’un retour progressif aux pratiques quotidiennes. Une sortie brutale et mal préparée du confinement ne peut que relancer la propagation du virus. Il suffirait d’une poignée de cas pour que l’épidémie remonte en flèche. Plus encore : il n’y a encore aucune certitude sur  la durée de l’immunité acquise par les personnes guéries.

La fin du confinement ne se fait pas en une seule fois, partout et pour tout le monde. Il est évident que l’épidémie de Covid-19 a un mode de développement qui ne touche pas la totalité du territoire dans le même temps. Mais il est aussi acquis que la menace de la pandémie risque de se prolonger et augure des difficultés futures. S’il n’est pas possible de faire disparaître complètement le virus, il y a une autre alternative qui commence en quelque sorte à faire ses preuves : tenter d’en limiter la propagation et les conséquences. La Tunisie est aujourd’hui dans l’obligation de s’adapter à la réalité de chaque territoire et de chaque situation. 

Le déconfinement ciblé annoncé avant-hier par le Chef du gouvernement, lors d’un Conseil ministériel restreint afin d’examiner la stratégie nationale pour faire face au Covid-19, prendra en considération la sensibilité de certains secteurs, les régions et les tranches d’âge les plus à risque.

Le déconfinement ciblé, qui commence à partir du 4 mai jusqu’à la fin du mois de juin, se fonde sur quatre étapes. Les mesures pour la première phase qui se déroulera du 4 au 18 mai seront annoncées ultérieurement.

Un ensemble d’exigences doivent être respectées pour garantir la sécurité sanitaire dans les secteurs concernés par ce retour progressif. Les mesures et les contrôles préventifs seront préservés pour éviter une seconde vague épidémique due au coronavirus. Il en sera ainsi du secteur du transport qui devra s’adapter aux exigences de la prochaine période. Les autorisations préalables seront toujours de rigueur. Le renforcement des mécanismes de contrôle, encore et toujours. Au programme, pas de contrainte légale, mais un appel à la responsabilité individuelle de chacun. Les moyens de protection, tels que les matériaux de stérilisation, les masques à usage multiple et les instruments de mesure thermique, ainsi que les tests de dépistage rapides et généralisés seront garantis. Il va falloir encore une fois faire preuve de prudence pour préserver les acquis des semaines de confinement. Le retour progressif ne peut se faire que si l’on dispose des moyens et des équipements permettant de respecter les impératifs sanitaires. Si l’objectif est d’éviter l’encombrement sur les lieux de travail et dans les transports, la priorité sera quant à elle accordée aux secteurs économiques les plus cruciaux qu’il faudra relancer.

Jusqu’à présent, la Tunisie a réussi à aplatir la courbe des personnes contaminées. La situation est presque maîtrisée. D’où la décision de desserrer un peu l’étau sans précipitation, d’autant que la limitation drastique de la liberté de mouvement a été difficile à mettre en œuvre. Beaucoup de citoyens, en grande majorité démunis, dépendent en effet des revenus quotidiens pour survivre. La stratégie qui sera adoptée lors du déconfinement progressif prendra en compte les mécanismes d’évaluation et de diagnostic en prévision des différentes hypothèses, que ce soit en atténuant ou en resserrant les mesures selon les exigences du stade et l’évolution de la situation épidémiologique.   

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